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BONNARD
Maison de la Tourelle
Château de Viriot - 1888
E 1888 Bonnard obtient sa licence de droit
Il écrit à sa mère « J’ éprouve un vrai sentiment de délivrance et je porte le deuil de mes études avec la plus grande allégresse »
Annonçant son retour pour l'été dans la maison familiale du Grand Temps en Isère il écrit « je compte barbouiller du matin jusqu'au soir »
Petite toile de 19 sur 29 centimètres
Lumière du Dauphiné qui ravissait c'est Jongkind et fait penser aux coraux d'Italie
Premier portrait de l’artiste par lui-même - 1889
Pierre Bonnard est né le 3 octobre1867
Il est le second fils d'un fonctionnaire du ministère de la guerre
Il fréquente les lycées Charlemagne et Grand pour passer son baccalauréat
Il obtiendra sa licence de droit en 1888
Il s'est inscrit en 1887 à temps partiel à l'académie Julian
Avec des amis il rencontre Paul Sérusier de retour de Pont-Aven où il a côtoyé Gauguin
Lles jeunes gens décident de former un groupe qui appliquera les idées de Gauguin
Ils se baptisent Nabis, mot hébreu qui signifie prophète
Comme Matisse de dex ans son cadet Bonnard abandonne les situations liées au droit
Bonnard entame sans enthousiasme une carrière d'employé tout en continuant de peindre
« A cette époque ce qui m'attirait c'était la vie d'artiste avec tout ce qu'elle comportait dans mon idée de fantaisie »
« Je voulais à tout prix échapper à la vie monotone »
Bonnard dans son autoportrait se représente avec les outils de sa nouvelle profession
Il a 22 ans et vient d'être reçu à l'école des Beaux-Arts de Paris
Autoportrait - 1899
Bonnard a 22 ans, la palette à la main et le regard direct
Il décide d'abandonner la carrière juridique dont son père rêvait pour lui
« Ce qui m’ attirait ce n'était pas tellement l'art mais plutôt la vie d'artiste avec tout ce qu'elle comportait dans mon idée de fantaisie, de libre disposition de soi-même. Je voulais à tout prix échapper à la vie monotone »
Sa famille n'était pas préparée à cette orientation mais il réussit ses examens de droit comme son entrée à l'école des Beaux-Arts
Avec Paul Sérusier et des amis ils se réunissent sous le nom de Nabis
Les couleurs sont alors posées en aplat souvent cerné, la priorité étant donnée à la ligne toute en arabesque
Reflétant l'image sérieuse d'un dandy le portrait de Bonnard se détache sur un fond assez clair
Personnages dans la rue – 1889
Ce qui semble être une pancarte publicitaire dans le coin gauche en haut du tableau est la seule forme géométrique de cette rue où se pressent une foule dense et compacte
Petit tableau de 27 centimètres sur 17 centimètres
Mais une douzaine de personnages traités de profil par larges touches de couleur rouge, jaune et noir
Chaque silhouette est imbriquée l'une dans l'autre les rendant presque abstraites mais reconnaissables par la note colorée d'un chapeau ou le blanc d'une collerette
Aucune profondeur n'est perceptible
Un jeune enfant au premier plan se détache nettement sur l’habit noir d'une passante
Goûter au jardin - 1889
On reconnaît le père, la mère et André la sœur de l'artiste
Certains ont vu dans ce tableau un autoportrait car son père porte de lorgnons et le regard tourné dans notre direction traduit une attitude intériorisée
La figure centrale n'est pas seule à nous observer : il y a aussi le chat. Sa queue semble s'enrouler autour du nez de la femme derrière Andrée qui nous dévisage
Emprunt sà l'estampe japonaise :
- cadrage resserré
- rôle expressif de la couleur répartie en larges zones
- utilisation de l'arabesque pour suggérer les volumes
- les motifs des vêtements Andrée
- le caractère plat de la surface colorée
L’exercice – 1890
Bonnard a effectué une période militaire en 1881 à Bourgoin
Les grandeurs de l'armée lui étaient indifférentes
L'énormité du paquetage du soldat lui rappelle de peu agréable souvenir
La profondeur est à peine indiquée
Le sol ramené à la verticale et traité de façon purement décorative
On retrouve l'influence des estampes japonaises que Bonnard a subi comme Gauguin et les Nabis après l’exposition organisée par l'Ecole des Beaux-Arts en 1890
On note une influence des estampes dans le découpage de la scène, la dissymétrie de la composition, et le goût pour les tâches colorées répartit librement sur toute la surface du tableau Le premier plan est bouché par un personnage vu de dos
La stylisation des courroies du paquetage
L'importance du monogramme qui n'est pas une simple signature mais un élément décoratif
Bonnard signera toujours ses tableaux sans les dater et malheureusement en des endroits et avec des couleurs différentes pour que la signature contribue à l'effet de l'ensemble
Le peignoir - 1890
Une des œuvres japonaises de Bonnard par son format, le traitement des formes, le sujet, les coloris
L'étoffe posée en aplat comme un collage pour souligner le plan du tableau
Sujet classique chez les graveurs sur bois japonais que celui de la femme vue de dos portant une longue robe à la traîne, esquissant un geste de torsion
Le dessin suggère une femme en mouvement qui semble avancer
Les tons de mauve et de jaune orangé sont complémentaires
Quatre panneaux décoratifs – 1891-1892
Au début de sa carrière Bonnard s'intéresse plus à la décoration qu’à la peinture proprement dite
Le souci décoratif et d'ailleurs communs aux peintres des années 1890-1900 et aux Nabis Bonnard exécute des affiches, illustre des revues, dessine des décors de théâtre
Il a une prédilection pour les hauts panneaux décoratifs destinés à composer un paravent comme chez les japonais
Les influences japonaises ont conduit Bonnard à un style proche de l'Art Nouveau
Ni profondeur, ni plans, ni ombre, ni modelé
Les formes sont cloisonnées par un cerne nettement marqué
L'espace est arbitraire
Les lignes sont flottantes et s'épanouissent librement en arabesques un peu maniérées
La stylisation des étoffes et des feuillages est particulièrement forte
Les couleurs sont distribuées de façon purement décorative
Les oeuvres décoratives ont été un moyen pour lui de se libérer des conventions et des contraintes de la « grande peinture » et d'entreprendre en toute liberté l'élaboration de son style personnel
Le corsage à carreaux – 1892
Voici André, la sœur du peintre mais le sujet principal et le dessin du corsage dont Bonnard à souligné le caractère décoratif aux dépens de toute vraisemblance anatomique
Les carreaux du corsage sont étendus à plat sur toute la surface du tableau sans aucun modelé conformément à un des principes de l'esthétique des Nabis
Accent extrême orientale dans :
Le caractère sinueux du dessin des épaules
La coiffure très élaborée mais la boucle est Art Nouveau
La pomme du premier plan
Influence japonaise :
Bonnard n'a pas plié le tissu mais dessiné les plis par-dessus en quelques lignes sinueuses Format d'origine japonaise
Hauteur de deux fois la base L
L'estampe japonaise a fait découvrir à Bonnard un motif décoratif qu’il utilisera jusqu’à la fin de sa vie
Plus tard on retrouvera le motif du corsage à carreaux dans le dessin des nappes et des mosaïques de salles de bain
Le corsage à carreaux
Madame Claude terrasse - 1892
Bonnard ne se contentait pas de collectionner les estampes japonaises il les utilisait aussi pour son travail
Au printemps 1890 avec ses amis il est fasciné par une exposition de 700 estampes japonaises à l'école des Beaux-Arts
Sa sœur Andrée (1860 192 est l'épouse du compositeur Claude Terrasse
Le format, l'absence de modelé, la vue plongeante et le motif à carreaux sont issus des estampes japonaises
« J'avais compris au contact de ces frustes images populaires que la couleur pouvait exprimer toute chose sans besoin de relief ou de modelé »
(modelé = procédé d'imitation des volumes transcrit au moyen de hachures ou de dégradés par les moyens du dessin ou de la peinture sur un support plan)
Différence avec le procédé qui ne prend en compte que le rapport avec l'ombre et la lumière par le clair-obscur
Il utilise le motif d'un tissu pour conférer à son œuvre un caractère décoratif
Les petits carreaux développés de façon géométrique sont l'élément dominant de sa composition
Seuls quelques arabesques posées arbitrairement sur le corsage suggèrent l'anatomie d'André
Un seul trait en bas du visage indique le menton
La mèche de cheveux sur le front suggère le volume du crâne
La tête en forme d'amande du chien reprend celle d'André
Portrait de Vuillard - 1892
Bonnard et Vuillard s'étaient rencontrés en 1889 à l'école des Beaux Arts
Ils garderont toute leur vie des liens affectifs forts
En 1891 il partageait un atelier exigu avec Maurice Denis
Ils voyagent ensemble en Espagne en 1905 puis en Allemagne en 1913
La mort de Vuillard en 1940 affectera profondément Bonnard
Petit format de 22 centimètres sur 15 centimètres
Vuillard est dans la rue représenté en buste coiffé d'un haut-de-forme
Il est reconnaissable grâce à sa barbe rousse
L'arrière-plan esquisse des façades parisiennes
Dans cette scène de rue une élégante passante promène un enfant
Tête de femme - 1892
Bonnard isole la silhouette fugitive d'une jeune femme en plan très rapproché de trois quarts face
Un élégant chapeau dont les motifs réduits à quelques tâches jaunes contrastent avec le noir de ses cheveux et le fond de la toile
Bonnard coupe les bords de sa toile à la manière d'un instantané photographique
En bas à droite un enfant semble nous observer de ses yeux ronds
Bonnard suggère le relief du buste de la jeune femme par le jeu de quelques arabesques qu’il place sur sa robe
Le volume de sa main droite gantée et simplement obtenu à l'aide de quelques traits noirs
Le tableau fait penser au poème de Baudelaire « A une passante »
« Une femme passa, un éclair puis la nuit, fugitive beauté ne te reverrai je plus que dans l'éternité ? »
L'enfant au seau - 1895
Ce tableau est un fragment d'une œuvre
Lors de ses vacances au Grand Temps Bonnard consacrait beaucoup de temps à observer et à photographier les jeux de ses neveux et nièces en tablier à carreaux et bonnets jouant sur un tas de sable ou au bord d'un bassin
Personnages dans la rue – 1894
À cette époque les scènes de rue sont fréquentes dans l’œuvre de Bonnard
Paris vient d'achever sa révolution urbanistique, les grands boulevards incitent à la flânerie Bonnard vit dans le quartier de la place Clichy et arpente continuellement les rues animées du quartier
C'est dans les rues de Montmartre que Bonnard rencontre Marthe une jeune femme de 24 ans qui va devenir son modèle jusqu’à la fin de sa vie
On reconnaît sa silhouette et son nez pointu dans le personnage du premier plan à gauche
Le large usage du noir et des figures traitées en silhouettes indique sa dette envers les estampes japonaises
Le cadrage quasi photographique agit comme un instantané
Fleur blanche du chapeau de Marthe
L’omnibus – 1895
Un instantané de la vie trépidante parisienne entre 1893 et 1895
Nul ne note plus finement l'aspect de la rue, des silhouettes passantes »
Bonnard isoleau centre de sa composition la silhouette d'une élégante qui passe devant la roue d'un omnibus au jaune rayonnant
En rouge les premières lettres d'Alésia un quartier que Bonnard fréquentait pour son animation
La jeune femme, le visage mise en valeur par le blanc de la collerette, est saisie sur le vif dans une image photographique
Elle tient en laisse un chien minuscule que l'on distingue à peine, noyé dans la matière même du tableau
Le canotage à Chatou - 1896
On sent l'influence des impressionnistes et plus particulièrement de Manet (le pont d'Argenteuil, le chemin de fer d'Argenteuil)
Oeuvre très « nabi » malgré le côté frileux des nabis et leur horreur du grand air
Le pont est vu de près
La scène est beaucoup moins large
La pression atmosphérique est moins intense
Il fait moins beau
Bonnard assombrit sa palette et supprime complètement le ciel
Les feuillages sont presque noirs
La composition à gauche est très encombrée
Le dessin est flou presque caricatural
Les personnages sont juxtaposés en hauteur pour donner l'impression d'espace et de profondeur
Ce goût pour la peinture sombre montre que Bonnard est loin du naturisme des impressionnistes
Les patineurs – 1898
Le « palais de glace » était un des lieux de rendez-vous les plus à la mode de l'époque
Ce tableau fait penser à une affiche
Composition très dynamique qui dégage a une impression de choc visuel par la robe de la jeune femme
Grands aplats colorés de ton vif
Simplification des formes, on note l'influence des estampes japonaises
C'est à travers l’affiche et la lithographie en couleurs que Bonnard a appris son métier de peintre
Caractère très plat du tableau selon l'esthétique des Nabis
Bonnard attache une grande importance à un élément un peu vide : la patinoire elle-même dont la forme annonce celle des nappes et des tables également remontées au-delà des deux tiers de la toile dans les tableaux postérieurs
Bonnard utilise un procédé qui lui demeurera familier : il ne montre pas les pieds des personnages principaux et les fait avancer vers le spectateur comme s'ils allaient basculer hors de la toile
Le monsieur a l'air très préoccupé de maintenir l’équilibre de sa partenaire souriante qui semble oublier les lois de la prudence
Détail comique : les manches sont énormes et la coiffure et les chapeaux sont extravagants et très peu sportifs
Intérieur - 1899
Les pièces d'une maison contiennent des souvenirs et racontent des histoires sur la vie et les activités de leurs occupants
Les pièces que peint Bonnard sont celles de la maison familiale de Grand Temps dans l'Isère
Bonnard aimait Grand Temps car il yt retrouvait l’atmosphère de son enfance
Jeune homme il aimait y passer tous ses étés
Il veut peindre l’ atmosphère de la salle à manger
Il est fasciné par la manière dont notre perception du monde et remodelée par la mémoire
« Je me trouve à la fois détaché du motif par la médiation du temps qui me le rappelle et immergé en lui par son abolition en tant que sujet de peinture »
L'intérieur intimiste fut une source d'inspiration suffisamment riche pour l'occuper toute sa vie
« Je flotte entre intimiste et décoration,z on ne se refait pas »
Femme assoupie sur un li – 1899
L’Indolente
Un des premiers nus de Bonnard
Possible influence d'Edouard Munch
Bonnard avait exécuté des lithographies pour illustrer « Parallèlement » de Verlaine édité par Vollard
Mise en page très naturaliste par l'attitude de la jeune femme
Caractère démesuré du lit qui occupe toute la composition un tub à droite, comme un souvenir de Degas
Atmosphère Art Nouveau et fin-de-siècle dans le bouillonnement des couvertures et les courbes flottantes des draps en désordre sur son lit
Bas défauts, une dame nue repose en pleine lumière, la tête appuyée sur un bras relevé, l'autre bras parmi ses seins, une jambe arc-boutée sur l'autre cuisse oùun orteil s'agrippe
La jambe droite pend hors du lit jusqu’à un tub préparé
Un chat à l’épaule de la dormeuse
Sur le marbre de la table une pipe en terre ( celle de Bonnard ?) indique une présence masculine
La petite fille au chat - 1899
Jeune homme, Bonnard se rend tous les étés dans la propriété familiale de Grand Temps où il retrouve avec plaisir ses neveux et nièces
Les enfants nés du mariage de sa sœur Andrée avec le musicien Claude terrasse lui fournissent de nouveaux sujets
Bonnard les peint fréquemment en gros plan
On les retrouve avec leurs compagnons de jeu, l'âne, le basset noir sans oublier les chats
Bonnard représente sa nièce René Terrasse (1894-1985) en compagnie d'un matou qu'elle caresse tendrement
Sa main gauche se confond avec la fourrure de l'animal
Le fond sombre de la pièce fait ressortir la nappe blanche sur laquelle les objets composent une nature morte
Pour renforcer l'impression de présence du motif Bonnard relève légèrement le plan horizontal de la table
L’homme et la femme – 1900
Bonnard a insisté sur la séparation du couple, l'indifférence de chacun à l'autre mais comme constate un fait, sans intention de commentaire dramatique où philosophique
Naturel de la composition
Absence de sous-entendus grivois où moralisants
Bonnard a marqué la différence d'attitude entre les deux personnages, différence qu'il a accentuée par de puissants contrastes lumineux
Il n'y a pas d'autre nu masculin dans l’œuvre de Bonnard
Il souligne sans être vulgaire le caractère peu poétique de la situation
La femme à droite a une belle lumière, elle est assise sur le lit défait, la jambe droite repliée, deux chats non loin d'elle
Jeune femme à la lampe – 1900
Bonnard a écrit qu'il avait toute sa vie flotté entre l’intimisme et la décoration
Ce tableau intimiste est aussi décoratif
Le fond est une sorte de tapisserie à partir 1899 Bonnard peint de nombreuses scènes d'intérieur sombres est recueillies
La pièce flotte dans une mystérieuse pénombre, éclairée par la lueur que diffusent deux lampes, l’une au premier plan, l'autre perdue dans le fond Quelques accents colorés relèvent la sourde harmonie de l'ensemble
La forme de la chambre demeure imprécise
Les plans ne sont pas articulés entre eux
Les objets se laissent malaisément identifiér
Les personnages du fond flottent dans une sorte de rêverie irréelle
La jeune femme du premier plan ne présente qu'une petite partie de son visage
Influence du symbolisme : la lampe est un accessoire indispensable de la poésie de l'époque et du monde bourgeois et feutré Gide a évoqué dans ses premiers récits
De son admiration pour Verlaine et Mallarmé Bonnard gardera toute sa vie le goût de ne jamais décrire trop précisément la réalité
Il présente la réalité sous un angle mystérieux et imprévu
Il nous oblige à regarder longuement le tableau avant de pouvoir déchiffrer tous les détails
Portrait de femme – 1900
Bonnard était le contraire d'un mondain et n'avait aucun goût pour le genre d’élégance parisienne et de portrait bourgeois
Le personnage représenté est une jeune américaine, Madame Singer
L'attitude inconfortable permet à Bonnard d'éviter les pièges et la solennité des portraits d'apparat
Bonnard se garde d'insister sur le luxe de l’atmosphère
Quelques accents dorés dans le meuble laqué à droite
Le tapis et le bras du fauteuil relèvent l'harmonie sombre et voilée de l'ensemble
Visage aigu et mélancolique
Bonnard porte son apporte son attention sur le regard, les gris
Les bleus et les lilas jouent sur la jupe et les manches de dentelle de la grande robe
Virtuosité qui fait oublier ce que l'ensemble peut avoir d'un peu vide
La promenade - 1900
En 1899 Bonnard s'installe à Montmartre
Il est attiré par la vie dans les rues et sur les places parisiennes
Il observe les détails insignifiants de la vie quotidienne
Il se promène dès les premières lueurs du jour, flâneur infatigable
Bonnard conçoit ses premières scènes de rue sous forme de plan rapproché.
Il efface la distance entre l'observateur et le tableau
Ces scènes sortent du cadre de la toile comme si elles n'étaient que la partie d'un tout
Les deux femmes qui chuchotent sous l'ombrelle paraissent traverser la rue directement sous nos yeux
Baudelaire demandait au peintre moderne de « tirer l'éternel du transitoire »
Llibérées des contraintes académique les figures mobiles de Bonnard lui permettent de traduire d'une manière inédite la vie des rues parisiennes
La sieste - 1900
Toile d'une grande sensualité
Toile d'un grand naturalisme qui se traduit par le voluptueux froissement des draps et par la représentation détaillée du dessus de lit et de la toile du matelas et par l'évocation d'une présence masculine qui vient de s'éloigner
Le nu est langoureux et oublieux de lui-même
Souplement étendu sur les draps il a une qualité féline
Le chien couché à ses pieds serait une référence aux nus du dix-huitième siècle souvent représentés en compagnie de leurs compagnons canins
La famille Terrasse – 1900-1903
Ce tableau représente la famille du peintre dans la propriété de sa grand-mère paternelle en Dauphiné, au Grand Temps
Bonnard a passé ses vacances d'enfants et de jeune homme dans cette maison à laquelle il était très attaché
Le jardin de Grand Temps est le décor naturel qui revient le plus souvent dans son œuvre jusqu'au moment où il achètera une petite maison en Normandie
C'est un jardin : le paysage n'apparaît que de manière timide
La nature lui fait un peu peur et il lui faudra beaucoup de temps pour aborder plus directement l'étude du paysage conçu autrement que comme un fond décoratif
Au fond à gauche, se découpant dans la porte -fenêtre que semble garder un chien allongé, la mère du peintre
Le personnage qui croise les jambes est le compositeur Claude Terrasse qui avait épousé en 1890 la sœur de Bonnard
Des enfants, des chien,s des chats, une table servie pour le goûter
Une grosse dame au corsage chamarré avec chapeau est en visite
A droite le gros monsieur assis sur un petit pliant est un ami de la famille
Tout le monde a l'air de s’ennuyer surtout la petite fille modèle assise sur la banquette et Claude Terrasse qui semble accablé par l'étiquette sociale de la bourgeoisie provinciale
Tableau clair à l'image du sommeil qui semble envahir les personnages après un trop bon déjeuner
Personnages disposés en une seule file
Bonnard a accentué l'impression de frontalité en multipliant les plans parallèles : le dossier de la chaise, le rebord de la table, la banquette, les marches de l'escalier
La gaucherie voulue de la composition et la raideur des attitudes donnent au tableau l'apparence d'une photographie de famille et d'une peinture naïve
Influence de Rousseau et du goût des Nabis pour les arts primitifs
Paris sous la neige
La place blanche - 1901
Pour Bonnard la vie est un spectacle gratuit
Vollard a dit qu’un des seuls plaisirs de Bonnard était de regarder la procession des petits attelages depuis l'abri des arbres qui bordent l'avenue des Champs Elysées
Il veut exprimer ici la prudence comique des passants glissants sur la neige
Bonnard ne peint pas la rue comme un spectacle lointain
Il préfère isoler quelques personnages au premier plan en limitant la profondeur
Bonnard résume l'animation de la grande ville à décor intime
La famille au jardin - 1901
C'est au grand temps, propriété familiale que Bonnard peignit ses premières toiles
Claude terrasse 1860 1923 épouse Andrée ,la sœur de Bonnard
C'est un musicien
La maison s’anime des enfants nés au foyer de Claude Terrasse et André
La mère, Madame Jeanne Bonnard, apporte le goûter dans un panier
Les enfants s'ébattent dans une végétation dense à l'ombre de grands arbres sur des pelouses parsemées de tâches de soleil
La famille au jardin à Grand Temps - 1901
Dans le jardin de la propriété familiale de Grand Temps
Madame Eugène Bonnard toute de noir vêtue porte un panier contenant peut-être le goûter
De jeunes enfants au premier plan en arc de cercle s'ébattent dans une végétation dense à l'ombre de grands arbres sur une pelouse que parsèment des tâches de soleil
Bonnard a écrit « Tout a son moment de beauté. La beauté c'est la satisfaction de la vision. La vision est satisfaite par l simplicité et l'ordre. »
Portrait du peintre - vers 1904
Bonnard apparaît comme un homme doux et solitaire, s'abritant derrière ses lunettes à monture métallique
Il y a chez lui un côté obscur, mélancolique
Un critique « Son attitude défensive frise parfois l’impolitesse »
Ses agendas couverts de dessins et de quotidiennes annotations météorologiques ne nous apprennent rien de lui, ni de sa vie
Exposer son corps aussi bien que son âme semble aller à l'encontre de l’atmosphère lumineuse dont est empreinte son œuvre
On comprend mal qu'on ait pu voir pendant si longtemps en son œuvre celle d'un « peintre du bonheur »
Les deux élégantes - 1905
Place Clichy
Dans ses scènes de rue Bonnard ne souhaite pas ridiculiser les personnages qu'il représente
Son interprétation de la rue est loin de la critique sociale
Bonnard ne voit pas le côté chaotique et misérable de la capitale
Il a tendance à transfigurer la banalité du quotidien vu à travers les yeux du flâneur qu'il est
Dès que la lumière tombait, l’ artiste réglé comme une montre posait ses pinceaux et entreprenait sa flânerie quotidienne dans les rues de la ville bien aimée
La place Clichy proche de son atelier est pour lui une source d'inspiration intarissable
Ici deux galantes qui ont retenu le regard insatiable de l'artiste
La scène semble prise sur le vif, isolée à la manière d'un instantané photographique
Les tableaux de Bonnard ne donnent pas l'impression d'être composés
Ils semblent être nés du hasard de la vision ou de la spontanéité du souvenir
Les personnages et les objets semblent s'être rencontrés sur la toile sans que le peintre intervienne
Marchand de fleurs - 1905
Bonnard a réalisé de nombreuses versions peintes des places, des rues et des boulevards qui avoisinaient son atelier
Le menu peuple affairé anime le bas de la rue Lepic
Une petite fille tend un bouquet de fleurs un passant sous le regard attentif de son patron chargé comme un mulet
Une jeune femme au premier plan passe en souriant en regardant dans notre direction
Au second plan un cocher attend le client
Des jeunes femmes traversent la rue en bavardant
Un fiacre débouche sur la place
A l'arrière-plan de petits personnages se perdent dans une mer de touches colorées formant avec les façades des immeubles une toile de fond anonyme
en coupant les bords de sa toile à droite et à gauche Bonnard donne un aspect fragmentaire à cette scène parisienne
Un critique a écrit « Le fragment constitue en art la meilleure solution possible pour représenter l’invisible dans le visible »
Femme dans un intérieur - 1905
Après 1900 la peinture de Bonnard s'oriente vers la représentation de scènes à caractère intime pour lesquelles sa compagne Marie Boursin dite Marthe (1869-1942) rencontrée en 1893 ( elle avait 24 ans et lui 26) et qu'il épouse en 1925 (elle avait 56 ans) lui sert de modèle
Y est représenté l'univers privé et intime
Littré écrit « la vie privée doit être murée »
Dans la représentation de ces univers intimes Bonnard ne cherche pas à dévoiler les secrets de ceux qui s'y trouvent
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Menu de maigre
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Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace