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BONNARD
Les pêches - 1916
Cézanne devant le motif avait une idée solide de ce qu'il voulait faire et ne prenait que ce qui se rapportait à son idée
« Moi je suis très faible, il m'est très difficile de me contrôler devant l'objet »
Bonnard à la différence de Cézanne réagit d'abord à une émotion qu'il fixe et nous transmet ensuite
Le fruit reste toujours chez Bonnard velouté et une saveur persistante fait demeurer en lui la vie
Il applique cette phrase de Chardin « on fait de la peinture avec des sentiments non avec des couleurs »
« Puisque tous les peintres utilisent les mêmes moyens c'est que les différences proviennent de l'Intérieur »
Torse de femme vu dans un miroir - 1916
Le tableau qui se reflète dans le miroir selon le principe de la toile dans la toile est un nu de Maurice Denis
En jouant sur le bras levé du modèle et celui du nu de Maurice Denis, Bonnard introduit le rythme dans sa composition qu’il équilibre en plaçant quelques objets sur le rebord de la cheminée
Nu au tub - 1916
Ce tableau démontre l'attachement de Bonnard aux leçons de Degas et au thème de la toilette
Ce tableau manifeste la prédilection de Bonnard pour les points de vue inhabituels et les perspectives insolites
Ce nu, tête baissée, traits obscurcis est vu de façon plongeante
Coup de soleil - 1916
La terrasse de la Roulotte à Vernonnet
C'est en 1912 que Bonnard acquiert en Normandie sur la rive droite de la Seine une maison qu'il conserva jusqu'en 1938
Elle est située à Vernonnet tout près de son illustre voisin Monet qui habite Giverny depuis 1883
Il appelle cette maison la Roulotte
Située sur un point dominant elle est relativement calme mais non isolée, à l’écart du village
De dimension modeste elle est néanmoins confortable disposant de plusieurs pièces et d'une salle d'eau
Son véritable atout est un jardin à la végétation foisonnante
Richesse des couleurs qui vont des verts au jaune d'or avec des notes de rouge
L'ensemble est rythmé par les blancs, des nuages et la géométrie du balcon
Bonnard apprécie la vallée de la Seine pour la qualité de ses verts et de sa lumière si changeante à la différence de celle du Midi
La position dominante de la maison en fait un poste d'observation pour le peintre qui aime se promener à pied ou par voie d'eau avec sa petite embarcation à voile
Bonnard aime sa maison et il la représente sous différents angles dans de nombreuses peintures
Ciel nuageux opposé à l'azur presque méditerranéen de la Seine
Dans ce paysage à la lumière éclatante évolue un groupe de personnages évocateurs d'un eden normand
Bonnard aime le caractère à la fois sauvage et inculte de son jardin différent de celui de Monet
Le traitement énergique de la touche complète le dynamisme de ce paysage vertical
Le thé ou la toque bleue -1917
Bonnard s'amuse à souligner le caractère un peu protocolaire de cette petite cérémonie entre amies par le contraste entre l'attitude des deux personnages principaux : la jeune femme à gauche qui sert le thé (il s'agit de Marthe) empressée, toute courbée de zèle et d'amabilité et le personnage chapeauté et un peu raide qui occupe le premier plan de la composition avec tant d'autorité qu'il est le parfait portrait de « la dame en visite »
Le tableau est gai et vif de ton
Le tableau est rigoureusement construit sur un parallélisme d’horizontales (la chaise et la partie basse de la véranda) et de verticales ( la dame à la toque et le montant de la véranda)
Bonnard a l'habitude de présenter le personnage principal au premier plan et vue de dos
Bonnard utilise la couleur de façon arbitraire : la dame en visite porte une toque bleue et une robe verte
L'été - 1917
Cette vaste toile (260 cm par 340) s’ intègre à l'ensemble des compositions décoratives que l’artiste réalise entre 1900 et 1920, le plus souvent sur commande
Deux femmes nues dont les formes sensuelles rappellent tout l'intérêt que Bonnard portait au Titien folâtrent dans un espace champêtre
Celle de gauche, avant-bras replié sur le front à la manière des odalisques, observe la scène qui se passe devant elle et nous renvoie à l'avant-plan du tableau : une bande horizontale que la présence d'un petit chien situé dans le même axe que l'observatrice divise en deux : à gauche des fillettes de face et à droite un dormeur qui tourne le dos
Acteurs et spectateurs s’observent mutuellement, passé et présent se confondent
L'été - 1917
De 1900 à 1920 Bonnard réalisa des compositions décoratives, souvent sur commande
Trouée lumineuse où folâtrent quelques personnages et que limite latéralement des branchages disposés en arc de cercle
A l'avant-plan une bande unie assez foncée figure une pièce d'eau ou nagent des canards puis se transforme en aller où deux dormeurs reposent et où dles fillettes s'amusent avec un chien
Absence de relief et perspective fictive qui confère à cette oeuvre une apparence de tapisserie
Port de Cannes - 1917
Bonnard ne posséda jamais de bateau
Aux yachts qui venaient mouiller à Saint-Tropez il préférait le canot
Il a beaucoup aimé les ports, la lumière des horizons marins
En prenant pour premier plan le quai du port qu’il réduit à une bande horizontale claire, il rapproche les objets du spectateur et le plonge immédiatement dans le tableau
Le regard bute directement sur le mât qui occupe toute la verticale de la toile et contraste avec le vert de la mer et le bleu massif de l'Eestérel et du ciel
En structurant sa composition sur un jeu d’horizontales (quai, mer, montagne et ciel) et de verticales (mât, édifices) il empêche l'oeil de se perdre dans les perspectives fuyantes
En coupant les bords de sa toile Bonnard délimite un espace précis et oblige à se concentrer sur le bateau qui s'apprête à rentrer au port
Gonflée par le vent la voile d'un blanc bleuté se fond avec les montagnes
Sa déformation rime plastiquement avec la forme des nuages auxquels elle fait écho
De cette correspondance nait le mouvement
Nu le matin - 1917
Avec sa notoire obsession de la propreté Marthe offre ce sujet à Bonnard
Il dessine installé à peine à quelques centimètres de son modèle ce qui explique le sentiment de proximité parfois gênante que dégage certaines de ses peintures
Assise dans le tub Marthe occupe le premier plan du tableau
Le voyeurisme tend à consolider la charge érotique du thème
Marthe est paradoxalement lointaine, insaisissable, intouchable
Ses gestes sont suspendus, son regard perdu
Elle apparaît comme une statue de marbre qui fait écho à la colonne tronquée que l'on aperçoit derrière elle
La Seine à Vernon - 1918 1919
A partir des années 1910 le peintre alterne les séjours en Normandie et dans le Midi
Ce paysage est représenté depuis sa maison « la Roulotte »
Bonnard s’intéresse à l’art tardif de Monet et de Renoir
Mais il ne peint pas sur le motif, il recompose le réel
Bonnard transpose les couleurs de la nature et crée un monde ou les feuillages, la mer, les champs et les fleurs échangent l’or, le bleu, le vert et l'orangé
Ma roulotte – 1918
Ce petit paysage représente la maison de Vernon
Sa « Roulotte » apparaît toute de guingois à travers les arbres
La maison a l’air d’une cabane en planches, ce qui plaisait à Bonnard
La même absence d’apprêt règne dans le jardin où passent une femme et un chien
Le paysage n’est pas composé. Les branches s’inclinent dans tous les sens. Les arbres ont une apparence fragile et grêle.
Tout l’apprêt du tableau est dans le raffinement de la couleur
Nu accroupi au tub - 1918
Bonnard est attaché aux leçons de Degas
Concentration du modèle et totale ignorance du regard extérieur
Ce tub manifeste la prédilection de Bonnard pour les points de vue inhabituels, les perspectives et les cadrages insolites
En 1908 Bonnard avait photographié un « Nu au tub »
Proust « Des femmes passent dans la rue, différentes de celles d'autrefois puisque ce sont des Renoir … ».
Nature morte aux citrons - 1918
Uniformité de la couleur
Différents éléments perturbent notre vision :
- l'horizontale de la table
- l'encadrement bas d'une fenêtre que l'on reconnaît à son rideau
- la verticale d'un châssis posé au sol à droite
La coupe de fruits, placée à la croisée d'un réseau de lignes verticales et horizontales, se font dans l'ensemble où tout effet de profondeur est abolie
La terrasse - 1918
Bonnard recevait fréquemment la visite de son voisin Monet dans « ma roulotte » à Vernonnet
Bonnard n'aimait pas sentir la main de l'homme dans la nature
Cette sensation d'une nature splendide et indisciplinée s’affirme dans ce tableau qui présente le jardin du peintre
En dépit de cette végétation en apparence sauvage la composition reste très contrôlée
On sent le désir de construire la composition autour d'un réseau d’horizontales, de diagonales et de courbes nettement marquées
La balustrade de la terrasse complète l'ensemble architectural que forment la vaste table ronde et le plateau carré
Ces formes sont équilibrées par le motif géométrique des briques du mur à droite
Ces deux parties se détachent nettement contre laà végétation sauvage du jardin en contrebas
Bonnard est coutumier et du dialogue entre sauvage et domestique
Le royaume domestiqué de la terrasse avec la table couverte d'assiettes et de cruches et les plantes cultivées bien séparées dans leur bacs et leurs pots s'oppose à la splendeur de la nature sauvage
Les deux petites silhouettes au centre de la composition se fondent dans le paysage comme les plantes s'intègrent aux pierres de la terrasse
Par rapport à la vitalité monumentale de la nature le geste de la cueillette de fleurs semble insignifiant
Bonnard aimé ces activités tranquilles
Un ami « la maison vivait au milieu de jardins où Bonnard aimait bien ratisser, encore mieux bêcher, arroser et tout faire selon la saison »
Plus que d'une opposition entre la ville et la campagne, son œuvre témoigne d'une volonté de peindre un monde à la fois contemporain et hors du temps
Nature morte aux pêches - 1919
L’éclairage électrique, artificiel et moderne explique l'ombre noire de la corbeille de fruits qui s'étale sur la nappe
Bonnard a peint plusieurs natures mortes aux fruits, le plus souvent des pêches ou des raisins
Bonnard élabore sa composition autant sur des indications linéaires : table, verre et corbeille que sur une gamme de tons bleus, verts et roses dont les valeurs sont contrastées
« Le travail d'après nature : qu’on sente que le peintre était là, voyait consciemment les objets dans leur lumière déjà conçue dès le début »
Le bol de lait - 1919
Bonnard utilise un format presque carré
La scène se passe dans la salle à manger de la maison qu'il loue à Antibes en décembre 1918
Le bleu de la Méditerranée que l'on aperçoit à travers la fenêtre est repris au premier plan dans le bleu outremer du vase
Les ombres des objets disposés sur la table se confondent avec celles des montants de la fenêtre qui viennent quadriller la surface de la nappe blanche irisée de rose
Ce quadrillage renforce la structure géométrique introduite par la fenêtre
Bonnard équilibre les couleurs du bouquet de pivoine à gauche avec la silhouette de Marthe pour détourner l'attention du centre vers les côtés
Le calme, l'immobilité à la limite de la pétrification de cette jeune femme vue à contre-jour est souligné par la présence du chat qui attend sa nourriture, la queue raidie
Le visage à peine éclairé fait écho aux silhouettes découpées de la balustrade
Nu rose, tête ombré - 1919
Les nus de Bonnard ne donnent presque jamais l'impression d'avoir été posés à la manière d'un modèle professionnel
Cette jeune femme est le contraire d'un nu académique
La lumière qui arrive par la gauche modèle le torse d'ombres contrastées
Bonnard ne souligne jamais les articulations qu'il jugeait trop disgracieuses, préférant baigner les formes dans la lumière
La nudité chez Bonnard reste toujours discrète et respectueuse
Intérieur fenêtre ouverte sur un jardin - 1920
Cette gouache exprime la recherche de Bonnard sur la combinaison des espaces intérieurs et extérieurs
La fenêtre largement ouverte sur le paysage permet à la lumière d'investir l'intérieur de la pièce
Les couleurs à dominante vert et violet masquent les montants verticaux de la fenêtre comme les étagères de la bibliothèque à l'arrière-plan
De larges traces de blanc augmentent la dynamique de l'ensemble
Une contamination chromatique unit le dehors et l'espace intime
Le travail du dessin préalable au travail de la couleur donne les grandes directions de la composition
Le fauteuil vide évoque la possibilité d'une présence qui n'est plus
Nuages sur les toits - 1920
En 1920 Bonnard séjourne dans une petite station thermale du Morvan
Les nuages apparaissent comme des concrétions de matière, des zones frontales
Les formes libres des nuages contrastent avec l'aspect géométrique des maisons
On sent dans l’atmosphère générale de la scène, le dessin des maisons, l'opposition des couleurs l'influence de Gauguin
Méditerranée - 1920
Cette toile fait partie d'un ensemble décoratif de quatre panneaux (230 par 160 cm) i pour la famille Bernheim-jeune
Un premier plan traité comme un fronton de théâtre bordé de bas-reliefs, d'une balustrade et d'une statue antique posée sur un sarcophage au centre
Le second plan est suggéré par un rassemblement de petites silhouettes qui évoquent des enfants en train de jouer sur une plage
Une zone d'ombre forme une sorte d'écran au paysage du fond
Puis le véritable sujet du tableau : un port méditerranéen bordé de palais avec une jetée qui s'enfonce dans la mer
La symphonie pastorale - 1920
Cette œuvre fait partie d'un ensemble décoratif qui comprend quatre panneaux de dimensions identiques (130 par 160)
Bonnard peignit peu de grandes compositions décoratives par la suite
Composition que Bonnard affectionne :
- un avant-plan où figurent des personnages d'une assez grande taille
- un second plan suggéré par les silhouettes d'un paysan tenant son âne par la bride, de plus petite taille
- au fond d'une perspective claire, se fondant dans un mouvement de collines, deux nuages
La scène est encadrée d’épaisses frondaisons
Bonnard a souvent cherché à donner l'impression d'une scène de théâtre
Evocation poétique d'un univers agreste et virgilien incarné par les deux nymphes cajolant un jeune cerf, une paysanne en train de traire une vache et un enfant qui caresse un chat
Portrait de l'artiste - 1920
Nous sommes en présence d'un homme profondément seul et triste
Sur fond de griffures, de touches multiples et informelles se détache un visage inquiet, angoissé, interrogateur
On pense à Van Gogh qui écrivait « Il y a quelque chose au-dedans de moi. Qu'est-ce que c'est donc ? »
Le caractère sauvage et inquiétant du tableau surprend dans l’oeuvre plutôt paisible et sereine de l’artiste
La porte fenêtre ouverte, Vernon - 1921
En 1912 Bonnard achète « ma Roulotte » à Vernonnet
Bonnard s'inspire de la vue dont il jouit de sa salle à manger
Le paysage extérieur apparaît en trouée centrale
Une longue bande verticale délimitée par les montants de la porte fenêtre et l'arrondi de la table
Le jardin est en fleur, les herbes sont hautes et le feuillage touffu
Ce fouillis végétal contraste avec la sobriété de l'intérieur où seuls demeurent quelques objets : une bouteille et un morceau de pain posé sur la table recouverte d'une nappe à carreaux et un panier accroché à la poignée de la porte fenêtre
La dominante des lignes verticales et renforcée par des aplats de couleurs vives
Par des tons clairs Bonnard tire vers l'avant la scène extérieure ce qui a pour effet d'abolir la profondeur
Intérieur et extérieur sont unis sur une même surface où » l'oeil peut se promener sans aucun accroc »
La porte fenêtre ouverte - 1921
Bonnard s'inspire de la vue dont il jouit de la salle à manger de sa maison à Vernon
Bonnard laisse apparaître le paysage extérieur en une trouée centrale : longue bande verticale délimitée par les montants de la porte fenêtre et l'arrondi de la table au premier plan
Lumière méditerranéenne plutôt que normande
Paysage traité en une succession de plans d'une grande délicatesse de détails qui contraste avec la rigueur et la frugalité de l'espace intérieur
La dominante verticale des lignes que renforcent les aplats de couleurs vives apporte un élément d'abstraction nouveau chez Bonnard
L'espace extérieur et l'espace intérieur communiquent directement sans obstacle
La douceur et la chaleur réconfortante du paysage viennent réchauffer l'intérieur
Jeune fille étendue - 1921
La femme au repos alanguie et rêveuse se laissant envahir par le indolence des heures chaudes de l'été inspira Bonnard de nombreux portraits
Bonnard a été fasciné par la grâce qui émane de ce corps abandonné et le monde de songes et de réflexions que renvoie son regard qui n'est pas en relation avec le monde du peintre
En captant l'état de semi-conscience qui mène au rêve pur, Bonnard isole un moment de la création, celui où isolé dans son atelier, l'artiste élabore son œuvre en ne gardant du motif que les qualités les plus fines, sa luminosité et son parfum
Portrait empreint de tendresse et de chaleur
Les bruns dorés des lambris et le rouge ardent du fauteuil avivent de leur éclat le fin visage de la jeune femme et le blanc de sa robe
La soirée sous la lampe - 1921
La lampe à pétrole est souvent présente chez Bonnard
La plupart du temps elle occupe le premier plan de la composition et apparaît beaucoup plus grande que dans la réalité
Elle constitue souvent le seul point lumineux du tableau
Ici, elle éclaire directement d'une lumière rougeoyante le visage et les mains de l'homme et baigne la nappe et les objets d'une lueur orangée
Sous cet éclairage artificiel le corps de l'homme qui épouse l'arrondi de la table apparaît disproportionné
Ce n'est qu'une masse brune, informe, qui se confond avec le sol
La femme dont les vêtements se fondent dans l'âtre de la cheminée semble hypnotisée par la mèche
Le reste de la pièce est plongée dans une pénombre composée de tons chauds qui dissolvent les contours notamment de la cheminée et laissent les couleurs se fondre les unes dans les autres
Identifier clairement ce qui est représenté dans le tableau devient impossible
Seul le chien qui convoite un morceau de sucre auprès de sa maîtresse semble bien éveillé
La fenêtre ouverte - 1921
Comme Matisse Bonnard cherchait à t'exprimer l'illusions de l'espace extérieur qui s'oppose à l'organisation d'une scène intérieur intime
Bonnard utilise l'architecture de la fenêtre pour structurer la composition et séparer nettement le monde naturel de l'univers intime
Le store joue le rôle de frontière mobile entre ces deux éléments
La structure orthogonale des murs, de la porte et de la fenêtre est accentuée par le noir du store et les rayures vives du tissu sous l’appui de la fenêtre
Une femme assoupie sur une chaise longue violette apparaît à l'extrême droite, un chat noir à ses côtés
La femme se fond presque totalement dans les fonds orangés de l'Intérieur
Bonnard était fasciné par le phénomène de la vision périphérique
Pour Bonnard l'on perçoit certaines données du réel de façon presque accidentelle
La femme ne pénètre qu’après coup dans son champ de vision, quelques instants se révélant nécessaires avant que sa présence soit pleinement perçue
Les objets qui figurent dans cet intérieur semblent tirés dans l'arrière-plan et forment une suite complexe d'écran
Les bleus, les verts et les violets affirment la luminosité froide du paysage
Ils s'opposent aux orangers brûlés, inondés de soleil de l'Intérieur
La femme assoupie semble flotter sur sa chaise longue violette
Cette présence féminine rêveuse est essentielle au climat de mystère, de tristesse secrète qui habite tant de toiles de Bonnard
Vase de fleurs - 1922
Bonnard est attaché à la représentation des objets de son quotidien
De ces objets souvent simples il aime donner des combinaisons de composition différentes
La répétition d'un autre vase bleu sur la table donne la sensation d'un effet de miroir
L'épais montant de la fenêtre délimite deux espaces distincts donnant l'impression d'une séquence
A cette époque Bonnard a peut-être rencontré Yvonne Printemps, seconde épouse de Sacha Guitry à qui ce tableau a appartenu un temps
La grande rue de Vernon - 1922
Matinée d'automne
En 1912 Bonnard s'installe à Vernonnet près de Vernon dans sa maison « ma Roulotte »
Il a besoin des pâturages luxuriants et des ciel du Nord ont complément de la chaleur du Sud
La maison domine la Seine et l'immensité du ciel nuageux
Il s'intéresse à la démarche de Claude Monet dont il est le voisin
Il n'aime pas travailler dans des mesures imposées « je travaille toujours sur une toile libre, d'un format plus grand que la surface choisie pour peindre. Dans tout paysage il faut une certaine quantité de ciel et de terrain, d'eau et de verdure, un dosage des éléments que l'on ne peut pas toujours établir au départ »
Il ne se plie pas aux formats prédéterminés par les fournisseurs de matériaux pour artistes (comme Monet dans ses Nymphéas)
Plaza del popolo - 1922
En 1921 Bonnard séjourna trois semaines à Rome
Une des rares scènes de rue peintes par Bonnard après 1910. Ensuite il s'attacha à représenter la vie et le paysage de ses deux maisons de campagne
Au long des années 1890 Bonnard peignit de nombreuses scènes de rues de Paris et des environs
Le japonisme qui imprégnait les scènes de rue des années 1890, créant une surface de motifs colorés et plats, supprimant la perspective, a laissé place à une attention aux possibilités structurelles de la perspective
Bonnard disperse des silhouettes réduites sur le vide énorme et peu coloré de la place
Ce procédé est accentué par le second plan dessiné avec vigueur
Au premier plan les personnages vus en bus e « collent » au plan de la toile et leur dessin vigoureux rappelle la peinture du quattrocento
Le geste de la femme qui tient la balance a tout le poids et la solennité d'une sculpture antique
Dans le coin droit le personnage drapé de bleu a des harmoniques orientales et contribue à évoquer toutes les métropoles méditerranéennes
Ces personnages contrastent avec les petites silhouettes citadines de l'arrière-plan
Toute la toile est éclairée comme de l'intérieur par le rouge intense du fruit au centre du premier plan
Cette touche exotique se détache contre la vacuité blanche de la place où sont éparpillées des silhouettes solitaires
Femme au chien - 1922
Marthe Bonnard à table tient un des bassets que Bonnard aimait tant et qui se glissent si souvent dans ses toiles
Marthe porte un corsage rouge rayé que Bonnard a souvent mis en évidence dans d'autres tableaux
Les intérieurs un peu indistincts des années 1890 semble s'être contractés
La femme et les objets placés exactement devant elle forment le centre d'intérêt de la toile
La composition est délibérément austère; il s'en dégage cependant, du fait de la tonalité dominante, une impression chaude
La stricte disposition frontale n'est rompue que par le regard baissé d'une infinie tristesse de la femme
La structure rendue par des droites est adoucie par la texture de la peinture
Bonnard aime capter l'essence d'une atmosphère plutôt que reproduire un motif
Sobriété délibérée et mise en marge des splendeurs de la table qu'il peint d'habitude avec délectation
Tout invite à s’absorber dans la contemplation du personnage féminin placé au centre de la toile et qui refuse de croiser le regard de l'observateur
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace