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BONNARD
Paysage de Vernonnet - 1922
Lumière du soir près de Vernon
Les ciels de Normandie sont rarement immaculés
Bonnard a été attiré par cette lumière qui change tout le temps et par la présence de nuages filtrants
ll se rapproche des impressionnistes qui recherchent la fugacité des effets colorés
Bonnard relève quotidiennement ses impressions sur de petits carnets
Sur l'usage de ces dessins ils déclare « j'ai tous mes sujets sous la main, je vais les voir, je prends des notes et puis je rentre chez moi et puis avant de peindre je réfléchis, je rêve »
Bonnard transpose la réalité grâce à une sensation directe qu'il revit
Bonnard a voulu simplifier ce paysage par des coups de pinceau lâches et fluides
Mais une grande richesse de tons avec des verts, des jaunes, des violets et des bleus aux nuances variées
Dans cette nature sauvage qui est celle de son jardin au bord de l'eau Bonnard étudie la mobilité des choses tout en lui donnant un caractère immuable et intemporel
Nature morte au compotier - 1923
La nature morte permet à l'artiste de se concentrer sur une observation analytique et un travail de composition
La nature morte permet à Bonnard de jouer sur des associations inédites entre formes et couleurs
Le blanc crayeux de la nappe fais vibrer les couleurs des fruits
Soulevées par leur ombre portée les deux assiettes à droite semblent flotter dans l'espace
L'ombre bleue du compotier s'étale sur la nappe
Il ne s'agit pas de fruits au soleil mais d'éclairage par une lumière électrique que Bonnard utilisait souvent
Les cerises - 1923
« Je n'invente rien, je regarde » disait Bonnard
Cette nature morte s'impose elle-même par sa force d'expression
Sa composition épurée et sa vue en contre-plongée accentuent l'aspect éphémère des fruits et intensifient l'illusion d'équilibre précaire de ce plat qui semble glisser inexorablement vers le bas de la toile et le spectateur
Paul Valéry « Celui-là m'a enrichi qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours »
Jeunes femmes au jardin
La nappe rayée (1923 -1946)
Bonnard fut épris de cette jeune femme (René Monchaty)
Vivacité d'un instantané photographique comme si on avait demandé à la personne blonde de se retourner et de sourire pour le cliché
Composition inhabituelle chez Bonnard qui « tronque » volontiers les personnages et les objets qui apparaissent aux extrémités de la toile
Bonnard retravailla à cette toile à plus de vingt ans de distance
Il en modifia surtout le fond car à la fin de sa vie il utilise davantage le jaune pour éclairer ses toiles et pratique une touche large et couvrante
La Côte d'Azur 1923
Bonnard commença à séjourner dans le midi en 1909
En 1925 il acheta sa villa « le Bosquet » au Cannet
Avant la mort de Renoir en 1919 Bonnard allait souvent le voir à Cagnes
Bonnard a compris les leçons de Cézanne « J'essaie de donner à ma peinture davantage de cohérence, davantage d'unité … une peinture doit être soutenue. Il ne doit pas y avoir de trous »
Dans ce tableau la couleur et la forme fonctionnent ensemble
Bonnard intègre une structure formelle rigoureuse à l'esthétique décorative des Nabis qui caractérisait sa première période
Au loin on aperçoit les montagnes bleues de l'Estérel
Bonnard crée l'unité d'atmosphère par l'usage répété de tonalités de bleus et de verts
La perspective que l'on voit entre les arbres est plus ouverte, plus équilibrée, que dans beaucoup de paysages ultérieurs
Pas de sensation de nature close sur elle-même, de jungle aux formes et aux couleurs denses et sans air que l'on trouve dans d'autres tableaux
Femme sa toilette - 1923
Grande immédiateté et atmosphère d'intimité
Drapée dans un volumineux peignoir en éponge blanc, le modèle qui sort du bain nous fait face
La tête baissée, elle semble refuser de reconnaître une quelconque intrusion
Composition austère et rigoureusement délimitée
Les contours tombants de la figure drapée dans le peignoir créent un dialogue avec la structure géométrique du panneau situé derrière elle
L'alignement des carreaux de céramique du sol et de l'angle que fait sa jambe repliée reprenne les moulures du mur
Saint Honoré les Bains – 1924
Saint Honoré les Bains est une petite station thermale qui se trouve dans le Morvan au sud de la Bourgogne
C'est une région de petite montagne fraîche verdoyante et l'on peut se demander si c'est la ressemblance du paysage avec celui de Bretagne qui a amené Bonnard à peindre celui de ses tableaux où l'on sent le plus nettement l'influence de Gauguin
Le paysage proche d'un paysage de Bretagne de Gauguin La Ferme au Pouldu
Les couleurs de Bonnard sont plus fortes et arbitraires que celles du paysage de Bretagne mais l’atmosphère générale de la scène, le dessin des maisons, l'opposition des rouges et des bleus sont bien identiques dans les deux tableaux
Promenade en mer - 1924
En 1922 Bonnard et Marthe achètent une maison « La Croisette » en dehors de Cannes
Ils voulaient se rapprocher de leurs amis Hanloser qui habitaient « La Pauline »
Son ami oculiste est surnommé « le docteur » acheta un bateau de pêche qu'il améliora en lui ajoutant un hors-bord
Une première version du tableau est une toile carrée de 70 cm sur 70 cm qui fixe Arthur, Lisa et leur fille
Version que Marthe trouva trop petite
Il fit une seconde version qui déplut car on ne voyait que le blanc de la toile
Il revint avec une autre toile et demanda à ses amis d'évaluer la modification de dimension qu'il avait apportée à la toile
Il n'avait pas changé un seul centimètre
L’impression de changement venait uniquement du rehaussement de l'intensité de la couleur surtout le bleu et l'eau de la mer
Dans cette version définitive Bonnard adoptele.de vue d'un objectif photographique
Arthur sans béret tourne le dos à la toile
Les personnages sont espacés
Leur position et leur inclinaison par rapport à l'axe de la toile donne l'idée de navigation et de mouvement
La grande voile blanche absorbe le bleu du ciel
Promenade en mer - 1925
C'est Félix Vallotton qui présenta un Bonnard au couple Hanloser vers 1910
En 1912 les Hanloser achetèrent une maison à « la Croisette » située à l'époque en dehors de Cannes
L'état de santé de Marthe contraignait Bonnard à une vie tranquille et retirée
Seules quelques personnes étaient reçues au Bosquet la maison des Bonnard, antérieurement « la maison rose »
Bonnard et Marthe allaient fréquemment à la villa Pauline des Hanloser et y dégustaient des pâtes, leur plat favori
Bonnard aimait beaucoup la mer
Il pratiquait la rame et la voile
A la Croisette il était proche du vent et des vagues. Il pouvait s'imprégner de la lumière, de l’atmosphère des couleurs changeantes de l'eau
Hanloser avait une barque qu'il utilisait quotidiennement « Stella Maris »
Influence de Manet « En bateau » 1874
Bonnard place la femme à distance dans une lumière et une atmosphère particulière alors qu'il cherche dans le visage d’Arthur Hanloser les traits d'un authentique portrait
Bonnard aimait s'entretenir avec son ami de politique et d'affaires personnelles
La relation avec Hedy Hanloser devint amicale quand Bonnard eut lu la biographie qu'elle avait consacré à Valloton
Lisa, la fille des Hanloser est vue de dos
Le bleu de la mer et du ciel rayonnent jusque sur les figures
Le compotier - 1924
Eclairé par une lumière artificielle le compotier occupe tout l'espace du tableau et apparaît comme un détail photographique saisi par un objectif très proche qui tournerait autour de la table
Les teintes délicatement superposées créent une illusion de chatoiement
La bande rouge située en bas de la composition équilibre les couleurs chaudes des fruits et affirme la composition
Bonnard « Quand on est jeune c'est le monde extérieur qui vous inspire… plus tard, c'est le besoin d'exprimer une émotion »
Grand nu à la baignoire - 1924
Les motifs de petits carreaux si chers à Bonnard n’ont pas dans ce tableau la même importance que dans les autres scènes de baignoires
Leurs formes épaisses jouent sur le sol
Attitude toute naturelle du modèle occupé à sa toilette
Luminosité somptueuse due à l'accord complémentaire du bleu et de l'orangé
Le grand nu bleu - 1924
L'intrusion d'une jambe seule au premier plan n'existait le plus souvent que dans les instantanés photographiques
Mais selon Degas, Bonnard chérissait l'accident
Bonnard montrait exactement ce qu'il voyait
Il cherchait toujours à transmettre dans sa peinture ce qui avait frappé originellement son regard
Accords merveilleux de bleu, parfois souligné d'ocre
Nu à la baignoire – 1924
Bonnard reprit en peinture des sujets dont il avait réalisé toute une série de lithographies
Le travail de la lithographie rendait nécessaire une plus grande précision dans le dessin et obligeait à souligner les contrastes entre les ombres et les lumières
Ce contraste apparaît ici tout comme la netteté appuyée du dessin
Nature morte aux fruits et aux bouteilles - 1925
Aquarelle et gouache
Les gouaches renvoient à l'espace des carnets de dessins
Contrairement à ses peintures à l'huile, le blanc est souvent laissé en réserve où légèrement teinté
Même s'il se sert de certaines de ses gouaches pour préparer le terrain à de grandes compositions cela reste l'exception
Les gouaches de Bonnard sont à sa peinture ce que la pluie est à la nature
hausser le ton ce qu'il n'a cessé de désirer
La table - 1925
Le plateau de la table bascule devant l'oeil et tend à présenter les objets sur un plan vertical
Bonnard représente chaque chose sous un angle de vision qui accentue sa spécificité
La corbeille avec une serviette à rayures rouges est vue en plan
Le compotier est présenté de profil
La coupe est relevée pour mieux révéler les biscuits roses
Une ombre bleue s'étale sur la nappe
Le plan de tissu qui retombe au premier plan est traité comme une bande bleue
Cette couleur est reprise au fond par-delà la nappe
Une jeune femme remue une cuillère dans un bol
Avec son vêtement blanc, son corsage du même rose que les biscuits voisins et ses cheveux dorés elle semble se confondre avec le buffet suggéré au fond de la composition
La lumière tombe du zénith et écrasent les volumes
Le placard rouge - 1925
Ce tableau qui représente le placard de la salle à manger du Cannet est un exemple de la manière dont Bonnard parvient à conférer une sorte de monumentalité au décor le plus trivial de l'existence quotidienne
Sur les étagères sont rangés des verres, une cruche, des plateaux, des pommes, des raisins que Bonnard n'a visiblement pas désiré que nous identifions de manière précise car son désir est de donner à ces objets domestiques un autre attrait que celui de la gourmandise et du thème classique des préparatifs du repas
Le tableau est un flamboiement de rouge et de violet que parcourt une légère ombre bleutée au premier plan
Les natures mortes de Bonnard seront des assemblages de fruits sur des tables ou dans des placards que visitent le soleil
Mais son infidélité au naturalisme littéral des impressionnistes leur donnera un air de féerie
Le soleil semble fondre sur ses fruits pour ne laisser qu'une essence colorée de leur chair
La salle à manger - 1925
Ce thème de la salle à manger de campagne avait déjà été par Bonnard en 1913
La porte est toujours bleue, la desserte n'a pas changé de place et si le mur de la pièce paraît un peu moins rouge c'est probablement que la lumière entre plus librement dans la pièce qu'autrefois
Seuls les coiffures et les robes des deux jeunes femmes nous montrent que les années ont passé
Cet attachement à un décor familier immuable dans sa modestie est caractéristique de la sensibilité de Bonnard
La scène est plus simple plus quotidienne que dans le tableau de 1913 : personne n'a posé, c'est une sorte d'instantané de photographie de famille où les personnages ont été pris à l'improviste par un ami en visite
Le paysage est naturel sans le moindre élément décoratif. Il a reculé par rapport à la scène d'intérieur
La composition est moins rigide beaucoup plus large et harmonieuse
La grande table bleue occupe magnifiquement le premier plan du tableau et sa courbe semble reprendre celle de la jeune femme qui se penche vers le chien
Il est difficile d'imaginer plus d'aisance et de simplicité dans l’é vocation de la vie quotidienne
Le bain - 1925
Le thème du bain lui a fourni plusieurs de ses chefs-d'oeuvre : c'est à sa femme qu'il le doit
Sa femme en effet semble avoir passé sa vie entre un tub et la glace de son cabinet de toilette puis dans une salle de bain
Bonnard a souvent évoqué avec pudeur mais aussi avec plaisir le corps mince et charmant de sa femme
Le blanc de la baignoire, l'irisation de la lumière sur le corps de la baigneuse, l'eau et les carreaux de la salle de bain sont pour Bonnard le prétexte à des variations d’une grande subtilité
Le sujet n'a rien de lascif
Il est seulement l'occasion de saisir la lumière à son niveau le plus pur de transparence et de mobilité
Bonnard s'est placé assez haut au-dessus du modèle
Il fait basculer la baignoire vers nous pour mettre en valeur la blancheur de sa paroi
La tête et le buste de la jeune femme sont de proportions normales tandis que le reste du corps qui échappe à la vision frontale du peintre s'étire et fuit sous l'eau en même temps que les formes perdent leur rondeur
Les carreaux jaunes de la salle de bain, le sol jaune et lilas se reflètent sur le corps et le visage de la jeune femme
La toile n'est pas tout à fait rectangulaire
Bonnard n'aimait pas les formats réguliers :il tirait un morceau de toile du rouleau le fixait au mur et le découpait ensuite à sa fantaisie
Le débarcadère - 1926
La scène est à Cannes sur le débarcadère de la Croisette
Quelques jeunes femmes et une petite fille regardent
Le rayon lumineux qui illumine leur visage croise le parapet du premier plan
Un mât équilibre la silhouette de la petite fille
La scène à comme souvent chez Bonnard la vérité d'un instantané photographique
Les mauves, les jaunes et les lilas deviendront les couleurs de prédilection de Bonnard
Bonnard mît sept ans pour achever cette toile : il lui trouvait toujours quelque chose qui n'allait pas
Le débarcadère de Cannes – 1928-1934
Bonnard a commencé cette œuvre en 1926. Mais il trouvait toujours quelque chose qui ne jouait pas. En 1934 « J'ai enfin trouvé le défaut qui dérangeait l'équilibre … j'ai rehaussé le jaune et à présent tout est d'aplomb et quoique petite je trouve l’oeuvre pas mal réussie »
Cette composition traduit l’atmosphère maritime : un tiers de ciel pour deux tiers de mer
Le débarcadère est construit sur une horizontale qui vient couper angle aigu une diagonale
Il est traité dans un blanc si éclatant que les personnages se fondent dans la mer et dans le ciel
Leurs vêtements allant du rose au bleu en passant par les tons de mauve et de violet reprennent les couleurs du coucher du soleil
La lumière absorbe les formes des promeneurs
A gauche de la toile le mât et les taches jaunes, difficilement identifiables, viennent renforcer la blancheur du débarcadère et donnent à la composition tout son équilibre
Bonnard aimait la mer et pratiquait la voile et la rame
Le débarcadère de Cannes - 1934
Le débarcadère est d'un blanc éclatant que l'on perçoit à peine la présence des personnages dont les vêtements se fondent dans la mer
Une horizontale coupe en angle aigu une diagonale
Le mât orangé et les taches jaunes appuient fortement la composition et équilibrent la masse du débarcadère et des promeneurs
Bonnard mis sept ans pour terminer cette toile : il a rehaussé l'effet du jaune pour que tout soit d'aplomb
La palme - 1926
Lumière méditerranéenne qui pommle le les feuillages et se déverse sur les toitures des maisons
Silhouette d'une jeune femme réduite à une ombre crayeuse d'un bleu violet tirée en avant vers la surface de la toile
Les buissons et les palmes l’environnent formant une niche naturelle digne d'une madone
Cette silhouette ne se fond pas dans un environnement mais se détache nettement contre la végétation luxuriante
Les tons froids de l'avant contrastent avec la palette plus chaude du paysage et des toits
La femme apparaît comme un élément onirique dans un contexte réel
Cette silhouette désincarnée tient un fruit tel une offrande et évoque les mythes païens et la symbolique chrétienne
Elle se rattache au rite panthéiste de la moisson mais elle évoque aussi une Ève moderne offrant le fruit de la Chute
Capacité de Bonnard à concilier les traditions antiques et modernes
Les critiques appréciaient le panthéisme virgilien et la sérénité pastorale de Bonnard
Paysage du Midi - 1926
Bonnard s'installe au Cannet en 1925 et représente les collines méridionales où se nichaient déjà des villas
Deux bouquets d'olivier limitent la toile à droite et à gauche
Trouée centrale en hauteur qui crée une certaine perspective
Un avant-plan d'herbages verts et jaunes redresse la composition à la verticale
Les nombreux bleutés des Préalpes s’étagent en plans successifs pour s'évanouir parmi les nuages
Dans l'angle inférieur droit deux petites filles se confondent avec les hautes herbes où elles jouent
Même discrète une présence habite les portraits de Bonnard
Paysage au soleil couchant
Le Cannet - 1927
Bonnard recompose sans cesse les atmosphères et les idées normalement associées au Sud ou au Nord de telle sorte qu'il est parfois difficile de faire la différence entre les deux
Il travaille de mémoire à l'aide de dessins
Il a transposé au nord les couleurs du Sud et poursuit dans le Sud ses études de jardin entamées dans le Nord
Le feuillage vert du tableau de l'arbre central assure le passage des orangers aux bleux des lointains
Les hauteurs de l'Estérel ont disparu dans la brume bleutée
Outre le mouvement des horizontales et des verticales la composition trouve un rythme secondaire dans les taches, les volumes et les plans colorés qui se répondent entre eux
Deux petits personnages secondaires L'ensoleillement joyeux des premiers plans, la vivacité des couleurs, la présence calme des deux personnages donnent à cette œuvre un caractère idyllique
Port orageux - 1927
Le port de Cannes
« En toute chose il sait faire un choix. Dans chaque heure du jour et en tout lieu où le porte son numéro vagabonde il sait cueillir l'impression comme un fruit qui le détache de l'arbre »
Il sait rendre les impressions fugitives de l’atmosphère marine
Sous l'orage le port de Cannes se transmute en une mosaïque de couleurs : les bleus deviennent intenses, les rouges ardents, les orangers vibrants, les mauves délicats
La mer devient une surface argentée où se réfléchissent bateaux et mâts
Si la polychromie semble désordonnée la composition est solide
Le Cannet sous la neige - 1927
Les paysages de neige méridionaux sont très rares chez Bonnard
Quelques tâches colorées évoquent le dégradé des plans, les arbustes, les murs des maisons et les montagnes dans le lointain
On songe devant ce tableau à l'art concis et suggestif de l'Extrême- Orient
Marthe au corsage rouge -1928
A côté de Marthe, dont le corsage rouge semble avoir particulièrement séduit le peintre, Bonnard a représenté Reine Natanson la seconde femme de son ami Thadée Natanson
Deux femmes au visage très poussé viennent de déjeuner en plein air
L’une blonde, d'un blond ou la lumière joue, l'autre en blouse d’un rouge plus que vif rayé de blanc
A l'arrière- plan lointain une servante vient et un chat s’esquive au premier plan sur la nappe presque dorée
Un rouge étonnamment puissant arrivant à s'accorder avec des jaunes pâles à peine avivés de vert et de bleu violacé
Entre eux un lilas léger
Le contraste des teintes vives poursuit l'opposition des visages, l’un de face, l'autre de profil
La terrasse à Vernon 1928
Il s'agit de la terrasse de la maison que Bonnard possédait à Vernonnet
A l'avant-plan dans un raccourci une table couverte d'une nappe à carreaux bleus et blancs avec un sucrier, une assiette de fruits et quelques fleurs coupées
La barrière se dresse derrière la table comme un écran à claire-voie
La maison est habitée : une jeune femme joue de dos avec un oiseau tandis qu'une autre coiffée d'un chapeau de paille monte l'escalier
Paysage de champs moissonnés et une rivière qui scintille dans le lointain
Paysage du Cannet - 1928
Bonnard avait le sens du grand art décoratif
Il avait par son expérience d’affichiste une grande connaissance de la surface
Le panorama s'organise selon deux directions descendantes symétriques qui viennent se croiser exactement sur l'axe vertical du tableau
Le premier en direction descendante dans la moitié gauche est indiqué par la branche inclinée de l'arbre reprise par le mouvement des collines du lointain, par la déclivité du champ jaune et accentué par le mouvement de tête de l'animal rouge et les branches curieusement tordues des deux arbustes
Sur la moitié de droite le mouvement est indiqué par les plis des terrains et les courbes des collines
Le paysage est comme un grand livre ouvert en deux
L'avant-plan baigne dans l'or et l'orangé
Le bleu gagne dans le lointain
Le ciel renferme l'espace du tableau dans des tons chauds
La maison est la maison de Bonnard « le Bosquet «
L'enchantement des couleurs, les animaux en liberté, le personnage allongé comme un pâtre antique font de ce paysage un paradis païen
Le café du petit poucet - 1928
Atmosphère d'un café de la place Clichy le soir
Une trame de lignes verticales et horizontales cloisonne les scènes animées de personnages
Une certaine confusion entre l'intérieur et l'extérieur
Bonnard aimait «déboîter » les espaces
Il utilise les reflets et les jeux de glace afin d'accentuer cette ambiguïté de l'espace (enseigne inversé du Petit Poucet)
Des taches noires et blanches ponctuent une composition que dominent les tons chauds
Remorqueur à Vernon - 1929
L'intérêt de Bonnard pour les paysages se poursuit au cours des années 20
En 1922 il peindra 22 paysages de Normandie et du Sud de la France
« Il trouvait la lumière du Nord plus intéressante que celle du Sud »
Bonnard «Nulle part le ciel n'est aussi beau, aussi chaleureux qu’à Deauville, Trouville, Honfleur »
Je ne peux pas peindre dans le midi. Il n'y a pas de couleurs »
Dans ce tableau chaque élément de la composition est « mobile » : le fleuve, le remorqueur qui glisse au fil de l'eau, le ciel nuageux, les masses des arbres dans lequel on sent circuler l'air »
Les iris - 1930
En 1930 une légère maladie contraignit Bonnard à suivre un traitement dans une maison de santé Son ami Arthur Hahnloser eu l'idée de lui apporter de la gouache
Ses aquarelles furent alors souvent rehaussées où mélangées de gouache blanchel l'opacité de la gauche s'opposant alors aux transparencex colorées
Dans ce mélange de gouache et d’ aquarelle Bonnard trouvera une technique qui lui permettra de rendre toute la fragilité d'un pétale de fleur
Autoportrait - 1930
Gouache et crayon sur papier
Par sa composition, trois quarts face à gauche et par la technique, crayon et gouache, cette œuvre a souvent été mise en regard d'un autoportrait de Chardin
Il venait de visiter l'exposition Chardin où était présenté l’autoportrait au chevalet
L'image intériorisée qu'il donne de lui-même n'est peut-être pas sans rapport avec le décès de son neveu Jean Terrasse survenu en 1930, qui l’ affecta considérablement
L’artiste se présente à mi-corps le poing fermé le visage émacié tourné vers nous surmonté de ses petites lunettes rondes
L'espace environnant est dépouillé : seul un encadrement rectiligne le resserre autour du visage
Les détails sont effacés, les traits de crayon qui se mêlent à la couleur sont rapides et suggèrent le volume
Presque monochrome, bien que s'y ajoutent du rosé et du blanc cette couleur est d'un jaune profond et fait ressortir la puissance d'une présence
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
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Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
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Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace
Menu de maigre
Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
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Menu de maigre
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Des gris
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Des gris
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Chardin dispose avec attention la nourriture des jours de maigre (maquereaux, œufs, poireaux) d’une couleur chaude
Des gris
Chardin multiplie les objets ce qui rend plus délicate leur disposition dans l’espace