Victor VASARELY  1906 - 1997

Je n'ai eu la révélation véritable de l'art abstrait qu'en 1947, lorsque soudainement j'ai pu reconnaître que la forme pure et la couleur pure peuvent signifier le monde

 

 

 

Des zèbres sur les murs

En  1937 Vasarely  peint ses premiers zèbres. Le pelage rayé de l'animal offre une multiplicité de jeux graphiques. C'est un thème qu'il dupliquera sans cesse.

Ce n'est pas un simple portrait d'animal que l'on contemple, c'est une course effrénée. Le corps du zèbre n'est pas dessiné par un tracé particulier, c'est la manière dont les lignes noires et blanches de la trame ondulent qui le fait apparaître. Vasarely se situe à la frontière entre le figuratif et l'abstrait. A partir de 1938 il utilise des motifs de stries et des réseaux linéaires. Les zèbres peupleront son travail jusque dans les années 1980. Vasarely aime éditer ses oeuvres à l'infini.

"Je ne suis pas pour la propriété privée des créations. Que mon oeuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon m'est égal. Il faut créer un art multipliable"

 

 

Vega III

Damier mouvant

Il y aura beaucoup de Vega dans l'oeuvre de Vasarely

 

 

Jeune couple buvant

Le couple est vêtu de véritables habits de paysans enjolivés

Il ne s’agit pas d’un berger ou d’une bergère

La jeune fille n’a pas la houlette traditionnelle et n’est aucunement associée aux moutons

Les raisins, les pèches et le panier de fleurs sont liés à elle

Le verre levé semble donc une célébration des bienfaits de la nature

Contraire à la bienséance de voir un homme et une femme, même d’extraction aussi humble, buvant ensemble avec tant d’abandon

Il faut y reconnaître une illustration de la dangereuse association du vin et de l’amour

Les moutons semblent bêler pour protester contre leur abandon

Le chien a l’air effarouché

Ardeur rusée du garçon

Crainte légèrement teintée d’ivresse de la fille

Bethuel accueillant le serviteur d’Abraham

Une des scènes de vies des patriarches de l’Ancien Testament auxquelles Boucher se consacra pendant les années qui précédèrent son séjour en Italie

Il partit pour Rome en 1727

Bethuel, père de Laban et de Rebecca, reçoit le serviteur d’Abraham (Eliezer) tandis que les suivantes admirent les bijoux offerts à Rebecca

Eliezer emmènera Rébecca, destinée à Isaac, fils unique d’Abraham

La dynamique de la facture de Boucher est apparente dans les arbres

 

 

Le sacrifice de Gédéon

La peinture est posée en touches libres, presque brutales

Effet de clair-obscur prononcé

Selon le livre des Juges, Gédéon demanda qu’un signe lui confirme qu’il est bien l’élu de Dieu pour délivrer Israël des Madianites

Un ange vient allumer avec un bâton le feu du sacrifice

 

Les oies de Frère Philippe

Histoire tirée de l’introduction au Quatrième jour du Decameron de Boccace

Frère Philippe, veuf devenu ermite, avait élevé son fils unique loin du monde, pour l’en préserver des dangers

La première fois qu’il l’emmena à la ville le jeune homme fit montre d’une inépuisable curiosité.

Ils vinrent à croiser un groupe d’élégantes jeunes femmes et le jeune homme qui de sa vie n’avait pas vu de femme demanda à son père quelle espèce c’était là.

C’est un oiseau qu’on appelle une oie dit le père. Oh ! dit le fils attiré par ce volatile inconnu « Pourquoi ne pas en ramener une et l’engraisser ? »

L’utilisation de la gouache permet de voir en cette œuvre un essai de jeunesse

 

 

Noé entrant dans l’arche

Yahvé dit à Moïse « Entre dans l’arche, toi et toute ta famille, car je t’ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération

Tu prendras des animaux pour perpétuer la race sur toute la terre

J’effacerai de la surface du sol tous les êtres que j’ai faits »

Noé fit tout ce que Yahvé lui avait commandé

Noé avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, entra dans l’arche pour échapper aux eaux du déluge

 

 

Le sacrifice de Noé

Noé construisit un autel à Yahvé

Il prit de tous les animaux purs et de tous les oiseaux purs et offrit des holocaustes sur l’autel

Yahvé respira l’agréable odeur et il se dit en lui-même « Je ne maudirai plus jamais la terre à cause de l’homme »

 

Hercule et Omphale

Au 19ème siècle naquit la légende selon laquelle Boucher aurait peint une série de tableaux érotiques pour Madame de Pompadour afin de stimuler les sens blasés de Louis XV

En fait c’est Madame de Pompadour qui eut recours à un régime exotiques de chocolat à la vanille, de truffes et de céleri dans l’espoir de ranimer l’ardeur du roi

Fougue des lignes

Couleurs ardentes des chairs

Hercule désarmé est asservi par sa passion pour la reine Omphale

 

 

Venus demande à Vulcain des armes pour Enée

Facture pleine d’assurance et de hardiesse

Palette réduite à des éclats d’une couleur forte et acidulée

Sensualité du tableau

Pose lascive de Venus qui devait redoubler de séduction pour obtenir d’un mari bafoué des armes pour son fils illégitime

Pose cambrée de la nymphe

Grâce à ce tableau Boucher prit une place prépondérante dans l’école française

 

 

 

De trois choses en ferez-vous une ?

Ce tableau est l’une des premières variations sur le thème pastoral des amours adolescentes

Longues boucles retenues par un ruban de l’ardent et pressant jeune homme

 

Le repos des fermiers

Coloris riche et intense

Facture précise s’inspirant de modèles hollandais

L’ouverture sur l’horizon à gauche montre le château et les fermes

Enfant un peu cocasse enfoui sous un grand chapeau

 

 

 

La belle cuisinière

Dès son retour d’Italie Boucher s’intéressa au thème des amours adolescentes

Influence hollandaise car les hollandais s’étaient spécialisés dans les scènes de ce genre

Mais plus que des types de personnages ou une classe sociale qu’évoquaient les hollandais, Boucher s’attache à montrer des rapports humains tout en suggérant que le bonheur s’épanouit mieux dans un cadre modeste

Beaucoup de natures mortes

Boucher utilise surtout la nature morte pour renforcer l’atmosphère de simplicité rustique de ses tableaux

Selon le répertoire hollandais les œufs nichés dans le tablier de la jeune fille, dont l’un est brisé, sont le signe que la virginité de la jeune fille est menacée

 

 

 

La belle villageoise

On reconnaît les détails caractéristiques de l’influence hollandaise (comme ici la mère aidant son enfant à se soulager) mais ces détails sont empreints chez Boucher d’une sympathie pour ses personnages que l’on chercherait en vain chez les hollandais

Foisonnement du décor et importance accordée aux natures mortes

 

 

 

Le peintre de paysage

Depuis la Renaissance il était de tradition que les peintres représentent leurs confrères ou eux-mêmes ou toute autre activité artistique de la manière la plus flatteuse (Saint Luc peignant la Vierge)

L’artiste était représenté à la tête d’un atelier ou seul en personnage élégant voué à la pratique d’un art noble et libre et non en modeste artisan

Boucher rompt avec cette tradition en peignant un artiste seul devant son chevalet dans un galetas

Le jeune peintre a fait jaillir sur la toile tout un paysage sans autre aide qu’un croquis sommaire dans le carnet posé près de lui

Le message est que le peintre ne peut se fier qu’à son imagination pour créer ou recréer son sujet

Ce message est renforcé par le contraste entre le fouillis un peu sordide de l’atelier et l’œuvre surgie du chevalet

 

 

Vue imaginaire des Jardins Farnèse

L’alliance d’un décor italien romancé et de personnages et animaux franchement rustiques confère à ce tableau sa saveur et son charme

 

 

L’enlèvement d’Europe

« Vous faites le paysage comme un ange. J’entends d’ici le bruit du torrent »

Une moisson de fleurs aux vives couleurs

Coloris chaud et riche

Facture souple et fluide

 

 

 

Renaud et Armide

Ce tableau a été soumis par Boucher afin d’être reçu le 30 janvier 1734 par l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture

Au premier plan des colonnes baguées héritées de Rubens mais souvent utilisées par Watteau

Boucher pour prouver que rien ne rebutait sa virtuosité a accumulé des éléments disparates (armure, peau de tigre, rideau, miroir, fleurs, sculpture) au risque d’en étouffer la composition

Pose provocante d’Armide sommairement drapée

Boucher avait pris pour thème un épisode de la Jérusalem délivrée du Tasse

Dans ce récit romancé de la première croisade, la jeune sarrasine Armide, s’étant éprise du croisé Renaud le retient captif dans son domaine enchanté

Deux de ses compagnons tentent de le délivrer

Le tableau décrit le moment où les croisés surprennent Renaud éperdu de sa passion reflétée dans le regard d’Armide

Le décor architectural élaboré symbolise le palais enchanté d’Armide et la flèche que le petit Cupidon darde vers Renaud la fatale passion

Lully avait rencontré un grand succès en écrivant la musique d’Armide et Renaud

 

 

 

 

 

La halte à la fontaine

Les bâtiments à l’arrière-plan ainsi que les ruines à l’antique et le pin parasol sont des souvenirs de paysages italianisants qui influencèrent la peinture de Boucher

On est frappé par l’harmonie de la composition et la fluidité de la touche

 

 

Le bonheur au village

Ce tableau aurait été peint avec trois autres pour le duc de Richelieu, « le joyeux compagnon de ses plaisirs »

Les bâtiments à l’arrière-plan sont des paysages italianisants qui marquèrent le retour de Boucher d’Italie

Facture ample et intensité du coloris

Dans le personnage endormi près d’une gourde on retrouve l’écho des premières scènes paysannes de Boucher

 

La chasse au léopard

Par ce tableau peint en 1736 Boucher sut plaire au roi

La vitalité de la matière picturale rend le paysage incomparable

Boucher avait reçu la commande d’une chasse au tigre

Au 18ème siècle le mot tigre désignait les fauves striés et tachetés

La boule de verre posée à terre remplaçait les petits que l’on avait enlevés au tigre

Les fauves y voyaient reflétée leur propre image en réduction et pouvaient les rouler en jouant avec comme s’il s’agissait de leur portée

Cette idée naïve situe la chasse exotique dans le domaine du rêve

 

 

Le déjeuner

On peut regretter que Boucher abandonna la carrière de peintre de genre

On a longtemps considéré le Déjeuner comme une représentation du peintre et de sa famille

En 1733 Boucher avait épousé Marie-Jeanne Buseau (17ans)

Ils avaient eu une fille en 1735 et leur seul fils en 1736. Leur seconde fille naquit en 1740

La femme buvant du café semble avoir les traits de Madame Boucher

La femme qui donne à manger à l’enfant pourrait être la sœur du peintre

Difficile de penser que l’homme qui sert est un autoportrait même si Louis XV éprouvait du plaisir à faire du café dans l’intimité

Boucher aurait pu porter un tablier pour faire de même

L’impression laissée par une famille dans son intimité à un des moments de la journée pleins de décontraction est traduite par le regard de l’enfant qu’on fait manger et qui fixe le spectateur comme s’il s’agissait d’un instantané photographique et non du travail laborieux du peintre

Multitude de détails :

- Le bourlet porté par le jeune enfant de droite qui le protège des coups sur la tête

- Sa petite poupée qui annonce les pantins découpés que Boucher allait colorier sept ans plus tard

- La cafetière en argent renflée au bec élevé dont la forme permettait de retenir le marc

- La théière et le magot (figurine trapue de l’Extrême Orient) placés sur l’étagère derrière lui

Le tableau est l’évocation d’un intérieur rococo à la mode

 

 

Dame attachant sa jarretière et sa servante

Le peintre montre dans son élégant désordre le boudoir d’une jeune femme à la mode à sa toilette

L’Extrême Orient est en évidence dans le tissu des feuilles du paravent, dans le service à thé et la cassolette posée sur la cheminée

 

 

Diane au bain

L’attitude gracieuse de Diane est l'une des plus séduisantes trouvailles de Boucher

Le mariage chinois

Boucher montrait un grand enthousiasme pour tous les sujets chinois

Goncourt « Il fit de la Chine une des provinces du Rococo »

En Europe le goût de la chinoiserie entretenu par les importations de soieries et de porcelaines d’Extrême Orient aurait pu favoriser la connaissance et l’imitation des véritables modèles chinois

En fait il légitima une certaine forme de décoration grotesque et l’invention fantastique sans ne plus avoir à se soumettre à des canons esthétiques stricts

Le genre chinois prit son essor en France au 18ème siècle

Les sources où Boucher puisa l’inspiration de ces tapisseries chinoises dont de plus mystérieuses

On suppose l’accès à des documents photographiques de première main

On pense qu’il s’agit de dessins ramenés par l’artiste jésuite Attiret qui fut envoyé en Chine à la fin de l’année 1737

Pour inventer la Chine Boucher regardait les porcelaines, laques ou papiers peints qu’il possédait

 

 

L’audience de l’empereur chinois

L’Audience de l’empereur nous montre le potentat sous un baldaquin qui ne déparerait pas un lit à la polonaise flanqué d’une paire qui n’est autre que la réplique de celui de Saint Pierre de Rome

Les chapeaux de paille sur la gauche viennent des tableaux de Bassan (1510-1592)

La cassolette à encens placée devant eux repose sur un piédestal du plus pur style antique

 

 

Le jardin chinois

Le Jardin chinois donne l’impression d’une plus grande authenticité, ce genre de scène se prêtant mieux à une imitation de la peinture décorative chinois

 

 

L’odalisque brune

Il flotte un parfum d’exotisme oriental dans l’entassement des moelleux coussins qui composent le lit, la petite table d’une forme inhabituelle où repose une cassolette, le paravent bas recouvert d’un tissu d’Orient, les plumes de la jeune femme

On y voyait une étude académique élaborée de la pose classique des naïades et nymphes au bain

Il n’était pas habituel à l’époque de peindre simplement un nu sans la moindre référence mythologique

Le visage aux traits individualisés du modèle fait penser à un portrait

Il pourrait s’agir d’un portrait de la femme de Boucher

Tous les portraits de Boucher qui nous sont parvenus témoignent d’un lien étroit avec le modèle

Les bibelots chinois évoquent ceux que collectionnait Boucher

Diderot fut très critique :

« Une femme toute nue étendue sur des oreillers, jambes deçà, jambes delà, offrant la tête la plus voluptueuse, le plus beau dos, les plus belles fesses, invitant au plaisir et y invitant par l’attitude la plus facile, la plus commode, à ce qu’on dit même la plus naturelle ou du moins la plus avantageuse … »

 

 

La marchande de mode. Le matin

Ce tableau peint en 1746 est la dernière scène d’intérieur par Boucher

La commande du comte Tessin : « Le Matin sera une femme qui a fini avec son friseur, gardant encore son peignoir, et s’amusant à regarder des brimborions qu’une marchande de mode étale »

En 1747 Boucher se plaignit que sa vue baissait ce qui rendait plus difficile la peinture de scènes de genre.

Les collectionneurs des sujets d’intérieur exigeaient un fini digne de la peinture hollandaise

Boucher jugeait ce travail astreignant et il renonça sauf pour Madame Pompadour à peindre des portraits et des sujets religieux

 

 

 

Portrait de Madame Bergeret

Boucher peignait avec difficulté des portraits ressemblants

Les portraits masculins l’embarrassaient particulièrement

Il était plus difficile de jouer sur la vanité et d’idéaliser les traits comme il le faisait pour les femmes en déplaçant l’intérêt vers le luxe de la toilette et les accessoires

L’identité du modèle n’est pas fermement établie

Ce tableau pourrait être la première peinture de Madame de Pompadour par Boucher, un an après qu’elle devint la maîtresse du roi

Il pourrait être aussi le portrait de l’une des trois femmes de Pierre Bergeret, fermier général

 

 

L’enlèvement d’Europe

Ce tableau fut réalisé dans le cadre d’un concours dont l’objet était de rétablir le prestige de la peinture d’histoire

Onze peintres participèrent au concours

Il n’y eut pas de gagnant car pour éviter les jalousies la bourse fut partagée entre tous les participants

Europe, séduite par la docilité du taureau, s’asseoit sur son échine

Boucher combine la mer et la terre, les compagnes d’Europe, des tritons et une néréide

Des amours s’ébattent dans le ciel où flotte une draperie

L’aigle de Jupiter surveille la transformation de son maître

Le rocher au loin doit représenter l’île de Crète où Europe fut emmenée

Expression ordinaire, presque triviale d’Europe selon certains critiques

 

 

 

Vertumne et Pomone

Ce tableau était destiné au château royal de La Muette que Louis XV utilisait comme « demeure galante » où il pouvait jouir d’une relative intimité avec ses maîtresses successives et où il pouvait chasser

Ovide dans les Métamorphoses raconte l’histoire de la vierge Pomone, nymphe qui se consacrait exclusivement à l’entretien de ses vergers protégés par une clôture

Le dieu des vergers, Vertumne, qui en était amoureux s’introduisit sous divers déguisements pour la voir

Finalement il prit l’apparence d’une vieille femme pour lui parler et gagner sa confiance tentant de la persuader qu’elle avait tort de refuser ses faveurs à un amant

Devant son échec il reprit sa forme première et ce que ses arguments n’avaient pu lui donner il l’obtint par sa divine beauté

 

 

 

La lumière du monde

Il s’agit du retable destiné à la chapelle privée de Madame de Pompadour

En fait il s’agissait d’une antichambre avec un autel dans une sorte de placard

La religion de Madame de Pompadour n’était pas des plus ardentes, elle qui se plaisait en la compagnie des libres penseurs de l’époque

Elle passa commande de ce retable avant la mort de sa fille unique et avant les manifestations de piété que lui dicta à partir de 1754 son désir de rendre sa position à la cour irréprochable

L’œuvre représente un élargissement du registre de Boucher et un adoucissement de l’austérité traditionnelle attachée au genre du retable

Il ne s’agit pas exactement d’une nativité étant donné la présence de personnages étrangers à cette scène

Le personnage de droite n’est pas un berger mais un pèlerin

Le tableau montre la lumière que la naissance du Christ apporte à toute l’humanité

Les témoins appartiennent aux types essentiels de l’humanité depuis les deux vieillards jusqu’aux enfants en passant par un couple dans la force de l’âge

Le vieil homme est Joseph qui tien un livre ressemblant aux Saintes Ecritures

Vieille femme aux mains jointes dans un geste d’adoration

La colombe retenue par le jeune garçon évoque la Purification quand Anne et Siméon, les premiers à reconnaître la divinité du Christ, déclarent qu’il serait « lumière pour la révélation aux païens, et gloire d’Israël, son peuple »

Saint Jean « Le verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme »

Le bœuf est l’animal symbolique de Saint Luc

Le bœuf avait adoré Jésus « Un bœuf connaît son propriétaire »

L’âne est absent car il est parfois considéré, à cause de son braiement, comme une représentation du refus des Juifs à accepter la révélation

Le principal objet de ce tableau est de montrer la lumière divine communiquée par le ciel à l’Enfant Jésus et rayonnant de celui-ci sur le monde

 

Apollon révélant sa divinité à Issé

Le thème de cette pastorale devait plaire à Madame de Pompadour

Il s’agit d’Apollon renonçant à sa gloire et prenant le déguisement du berger Philémon dans l’espoir de gager pour lui-même l’amour de la bergère Issé

« Je veux sans le secours de ma grandeur suprême

Essayer de plaire en ce jour

Qu’il est doux d’avoir ce qu’on aime

Par les seules mains de l’amour »

 

 

La toilette de Vénus

Par son déploiement de riches étoffes et de dorures cette œuvre suggère la futilité et la superfluité condamnée par les ennemis du Rococo et la nouvelle classe effrontée et ostentatoire qui le soutenait

Ce tableau avait été commandé par Madame de Pompadour

Madame de Pompadour avait tenu le rôle titre d’un morceau intitulé « La toilette de Vénus » dans un ballet monté à Versailles le 25 février 1750

« A-t-on des rivales à craindre avec les attraits de Vénus ?

L’amour dont vous lancez les traits,

Pourrait seul à nos yeux vous rendre encore plus belle »

Formes originales de l’aiguière et de la cassolette

 

 

L’obélisque blonde

Le modèle de ce tableau est une jeune fille qui accorda ses faveurs à Louis XV et qui n’avait été la maîtresse de quiconque auparavant car le roi n’aurait pas toléré de prédécesseur dans les faveurs de la jeune fille

Le roi était poussé vers des vierges à peine nubiles par sa crainte des maladies vénériennes

Il est possible que ce tableau ait été peint pour aiguillonner son désir

 

 

Aminte reprenant connaissance dans les bras de Sylvie

Boucher peint un épisode tiré de l’Aminte du Tasse

Le berger Aminte languit d’amour pour Sylvie, chaste nymphe de Diane, plus intensément encore depuis qu’il a obtenu d’elle qu’elle l’embrassât sur les lèvres pour guérir une piqure d’abeille

Mais il n’obtenait pas davantage de faveurs : elle était restée inflexible

Plus tard pensant qu’elle avait été déchiquetée par les loups, désespéré, il se jeta d’une falaise

Prenant alors conscience qu’elle l’aimait Sylvie courut lui prodiguer son affection dans ce qu’elle pensait être ses derniers moments

Il put ainsi vaincre la résistance de la nymphe

 

 

 

Portrait de Madame de Pompadour

Portrait réactivé 11 ans après qu’elle fut devenue maîtresse de Louis XV et 8 ans avant sa mort à l’âge de 42 ans

En 1756, année où fut peint ce tableau, Mme de Pompadour était officiellement nommée dame du palais de la reine Marie Leczinska

Elle avait été promue au rang de duchesse 1n 1752. Sa position était devenue inattaquable

Au Roi qui lui demandait de procéder à cette nomination la reine aurait répondu « Sire, j’ai un roi au ciel qui me donne la force de souffrir mes maux, et un Roi sur la terre à qui j’obéirai toujours »

Ce tableau la montre dans la robe la plus élaborée de tous ses portraits

Elle est entourée d’objets évoquant ses goûts artistiques

La bibliothèque reflétée dans le miroir est surmontée d’une pendule et ornée de la tour des armes de Mme de Pompadour

Les livres témoignent de son mécénat en faveur des penseurs et écrivains « avancés »

La table est ouverte pour montrer sa fonction : faire allusion aux talents épistolaires du modèle. Y sont posés une lettre, de la cire à cacheter, une bougie et un sceau

Des livres éparpillés sur le plateau de la table suggèrent que loin d’être un simple élément ils étaient lus

Sa bibliothèque comptait 3525 ouvrages

A ses pieds l’épagneul King Charles

Ce tableau a sans doute été réalisé à l’atelier à partir d’études pour la tête et les mains de Mme de Pompadour

Un mannequin a été utilisé pour étudier les plis de la somptueuse robe

 

 

 

Vénus dans la forge de Vulcain

Bouche avait un élève dont il était proche : Mannlick qui écrivit « On ne doit presque pas se douter qu’un corps de femme renferme des os ; sans être grosses elles doivent être potelées, délicates et de fine taille sans être maigres »

Boucher asseoit Vénus sur des nuages ce qui n’était plus du nouveau goût qui commençait à prendre forme

Le tableau décrit la scène du 8ème livre de l’Enéide, non pas le moment où, persuadée par son mari Enée, elle commande les armes mais le moment où elle revient les chercher

 

 

 

Le repos pendant la fuite en Egypte

Tableau peint pour Mme de Pompadour condamnée par ses ennemis comme un monument d’impiété

Le tableau comprend Saint Jean Baptiste enfant qui n’accompagne pas la Sainte Famille en Egypte

L’âne est pittoresquement carapaçonné, avec une poule noire dans son bât

Le riche tapis et la jarre renversée participent de cette profusion qu’affectionnait Boucher

Catherine la Grande acquit le tableau aujourd’hui à l’Ermitage

Informée par les critiques de Diderot elle a pu éprouver un plaisir particulier à l’apparent désaccord entre la réputation du peintre et son thème

Diderot « N’a-t-il pas été un temps où il était pris de la fureur de faire des vierges, de gentilles petites caillettes ? »

 

 

Le moulin de Quiquengrogne à Charenton

Le moulin de Charenton est l’un des premiers motifs pittoresques des environs de Paris dont se soient emparés les artistes français lorsqu’ils commencèrent à porter leur attention sur des sites locaux pour trouver l’inspiration de leurs paysages

Charenton au confluent de la Seine et de la Marne était depuis le Moyen-Age un des lieux favoris d’excursions et les riches parisiens y faisaient volontiers construire leur maison de campagne

Le nom de ce moulin à eau, Quiquengrogne, en allitération dérive probablement du grincement de la roue

Ce tableau symbolise une idylle impossible alliant le pittoresque de la décrépitude au plaisir imaginé de l’existence rurale

Une grande fenêtre vitrée (peu vraisemblable dans une maison modeste de cette époque) par laquelle se penche une femme

Au premier plan un canard volette entre une jeune femme faisant de la lessive avec une aide paresseuse et un pêcheur amarrant une barque

 

 

 

Jupiter, sous les traits de Diane, séduisant Callisto

L’histoire provient des Métamorphoses d’Ovide, source favorite de Boucher

Le peintre a choisi l’épisode de la séduction et non sa conséquence

Callisto était la nymphe préférée de Diane, la vierge chasseresse

Jupiter prit la forme de Diane pour gagner sa confiance avant de la séduire

Cette violation du vœu de chasteté ne fut découverte que plus tard alors que Callisto se dévêtait pour se baigner avec les autres nymphes

Elle fut chassée de leur compagnie

Jalouse, Junon prit sa revanche en transformant ses formes délicates et harmonieuses en celles d’un ours

Mais Jupiter la changea ainsi que le fils qu’elle lui avait donné en constellations, la Grande et la Petite Ours

L’aigle de Jupiter regarde la scène d’un œil vigilant pour signifier qu’il s’agissait bien du dieu

Le croissant de lune sur le front identifie son déguisement en Diane

Le carquois et le gibier mort évoquent la conversation sur la chasse par laquelle Jupiter endort Callisto dans une fausse sécurité

 

 

Les lavandières

Vers la fin de sa vie Boucher peignit un certain nombre de grandes toiles décoratives comme s’il avait cherché à masquer l’affaiblissement de sa vue par la dextérité de sa main

Le paysage prend le pas sur les figures

On retrouve des motifs du répertoire de Boucher : un pont, une tour dans le lointain

Boucher peignait « de pratique » comme on disait alors c'est-à-dire de mémoire et d’imagination

 

 

Paysage avec un jeune pêcheur et ses compagnes

On retrouve les motifs de Boucher : la tour ronde, le pêcheur, le gardien de bestiaux

Traitement d’une délicieuse fraîcheur

 

Junon demandant à Eole de libérer les vents

L’épisode se trouve au début de l’Enéide

La déesse poursuivait d’une haine sans merci les Troyens même après leur défait finale face aux Grecs et la destruction de Troie

Elle n’avait jamais pardonné au prince troyen Paris d’avoir décerné à Vénus plutôt qu’à elle le prix de beauté

Elle était déterminée à tout mettre en œuvre pour les empêcher de prendre la mer pour aller fonder un nouveau royaume en Italie sous la conduite d’Enée

Junon avait fait admettre Eole qui n’était pas un dieu au festin des dieux

Eole s’était vu confier les vents

Il était empressé à exécuter les ordres de Junon

Neptune considérait la création de tempêtes comme sa prérogative

Il se porte au secours d’Enée en apaisant les vagues

La jeune femme assise près de Junon est la plus belle des nymphes de sa suite que Junon offre en mariage à Eole pour l’inciter à exécuter son ordre